L’histoire de Brioux-sur-Boutonne

Le site urbain de Brioux date au moins de la période gauloise précédant la conquête romaine. Le nom viendrait du mot gaulois « Briga » dont la signification n’est pas clairement connue. Le mot « Briga » se latinisa en « Brigiosum », puis se francisa en « Brioux ».

Une étape incontournable

A l’époque romaine Brioux était une ville d’une importance certaine puisqu’on la trouve mentionnée sur les cartes d’itinéraires des premiers siècles de notre ère. C’était une étape incontournable, permettant de franchir les zones marécageuses, sur l’axe reliant les deux grandes villes romaines de Poitiers et de Saintes. Le bourg conserve aujourd’hui une portion de l’ancienne voie romaine intitulée « Chemin des Romains ».

Après les invasions barbares, Brioux garda une certaine prédominance à l’époque des rois Mérovingiens et des Carolingiens, puisque c’était le siège d’un « Archidiaconé » (sous diocèse religieux) qui couvrait tout le sud du Poitou (Vendée incluse).

Cette importance administrative disparut avec l’évolution vers un système féodal, générateur de conflits perpétuels entre seigneurs. Brioux, situé en terrain plat, ne pouvait offrir de position défensive et son importance déclina au profit de Melle et de Chizé, situés sur des promontoires permettant de construire des châteaux et des murailles protectrices.

Toutefois Brioux gardait une certaine importance du fait de son emplacement permettant le franchissement de la Boutonne et des marais alentour. L’ancienne voie romaine fut abandonnée au profit d’une route reliant les centres religieux avoisinants de Melle et Saint Jean d’Angély.

Chemin de Compostelle

Vint l’époque des grands pèlerinages et Brioux confirma sa vocation d’étape sur le Chemin de Compostelle. Pas moins de 12 auberges permettaient d’accueillir les pèlerins et voyageurs. Toute une activité de commerces et de services liée aux voyageurs se développa dans ce qui est l’actuelle rue principale de Brioux.

Brioux, avec la République, devint « chef-lieu de canton » et depuis lors peu d’évènements historiques marquèrent le village.

Le blason

Le village de Vezançais (ou Vezançay ou Vesensay), situé à 2 km de Brioux, tire son nom d’un domaine gallo-romain, Vezontiacus. En effet, un certain Vesontius établit une villa à cet endroit. Au XIIIème siècle, on y trouve Pierre de Vezançais. La famille De Vezançay, tirant son nom de la seigneurie, portait pour armes : « de gueules à trois cigognes d’argent ».

Ce blason est celui de Guillaume de Vezançay, célèbre et puissant abbé de Saint-Maixent de 1361 à 1381. Ses armoiries sont encore visibles sur le clocher-porche de l’église de Saint-Maixent. Les Gigou, d’une famille de marchands et d’hôteliers locaux, anoblis par Henri IV en 1583, devinrent à leur tour seigneurs de Vezançais. Le blason des Gigou était : « d’or au chevron de gueules accompagné de trois cigognes de sable ».

L’héraldique ou l’art des blasons nous permet de « blasonner », c’est à dire « lire » un blason.

Le blason des De Vezançais, « de gueules à trois cigognes d’argent », était donc rouge avec trois cigognes blanches.

Celui des Gigou, « d’or au chevron de gueules accompagné de trois cigognes de sable », était donc jaune au chevron rouge accompagné de trois cigognes noires.

Le blason d’aujourd’hui est décrit ainsi : « d’or à un chevron de gueules accompagné de trois cigognes d’argent ». En héraldique, ces armes sont donc fautives puisqu’il y a « argent sur or ».

Sa forme : c’est la forme de l’écu français au XIIIème siècle.

Les couleurs : appelées métaux et émaux

Les métaux : l’or est représenté par du jaune, l’argent par du blanc. Ces deux couleurs ne doivent pas se superposer, sinon il y a non-respect de la règle de contrariété des couleurs et les armes sont considérées comme fautives.

Principaux émaux : gueules (rouge), sable (noir), azur (bleu), sinope (vert)